Logement

Logement : À quel endroit vivre ?

Le fait d’être bien chez soi, de vivre dans un endroit sain, dans un milieu où l’on se sent en sécurité et dans un quartier qu’on a choisi contribue à préserver sa santé mentale.

Une panoplie de choix

Pour les gens qui en ont les moyens, acheter une maison ou un appartement ne pose pas de problème. La majorité des gens qui vivent avec d’importants problèmes de santé mentale ont généralement peu de revenus et ils doivent faire des choix économiques difficiles où l’habitation est une partie très importante du budget.

Dans la plupart des villes, c’est avec un peu (ou beaucoup) de chance que la recherche d’un appartement accessible financièrement et bien situé sera un succès. Afin d’élargir les possibilités, des personnes se tourneront vers la colocation qui suppose un partage d’intimité qui n’est pas à la portée de tous, tout en ayant, en plus, des retombées négatives sur les revenus[1].

Pour aider les personnes à faibles revenus, différentes solutions ont été créées au fil du temps. Les coopératives d’habitation proposent des appartements à un prix concurrentiel. Par contre, la personne doit s’engager dans l’un ou l’autre des comités de la vie coopérative.

Les villes proposent des habitations à loyer modique (HLM). Souvent, la liste d’attente est très longue et plusieurs critères influencent les choix des priorités des administrations quand un appartement se libère.

La construction des HLM ayant été très limitée dans les dernières décennies, il existe un programme de supplément au loyer (PSL)[2].

Depuis la fin des années 1970, les programmes Supplément au loyer (PSL) permettent aux locataires d’habiter dans un logement privé, une coop d’habitation ou un OBNL tout en payant un loyer similaire à celui d’un HLM, c’est-à-dire 25 % de leur revenu. La différence entre le loyer payé par le locataire et le coût de gestion du logement est comblée par une subvention gérée par l’OMHM. Ces immeubles sont gérés par leurs propriétaires respectifs, et les locataires doivent communiquer avec eux pour toute question concernant l’entretien, la sécurité et le bon voisinage. Certains frais peuvent s’ajouter pour le locataire : électricité, stationnement, etc.

Une autre solution pourrait être le logement abordable dont voici une description selon l’OMH de Montréal :

Contrairement à celui des logements subventionnés, le loyer de ces logements n’est pas calculé en fonction du revenu du ménage. Il est déterminé selon le bâtiment, son emplacement, la grandeur du logement et les services offerts. Il se situe sous le loyer médian du marché montréalais tel qu’il est établi chaque année par la Société d’habitation du Québec (SHQ).

Le milieu des organismes communautaires s’est lancé dans le marché immobilier depuis plusieurs années en créant de multiples lieux d’habitation pour répondre à des besoins spécifiques de groupes de population, dont ceux vivant avec des problèmes de santé mentale. Souvent ces lieux d’habitation regroupent des gens qui ont vécu différentes problématiques afin d’éviter la stigmatisation de l’immeuble. Le Réseau québécois des organismes sans but lucratif d’habitation (RQOH) est composé de 8 fédérations régionales qui représentent 1 200 organismes sans but lucratif d’habitation autonomes et indépendants des gouvernements. Sur l’ensemble du territoire québécois, ceux-ci offrent près de 55 000 logements[3].

[1] Calcul différent de l’aide et de la solidarité sociale selon qu’une personne vit seul ou à deux.

[2] À titre d’exemple voici la description que donne la ville de Montréal de ce type d’aide résidentiel : https://www.omhm.qc.ca/fr/a-propos-de-nous/types-de-logements

[3] Pour en savoir plus sur ce réseau : https://rqoh.com/le-rqoh/

Aide à la recherche d’un appartement

Des organismes communautaires offrent de l’aide à la recherche de logements. Trouver un appartement demeure difficile quand le nombre de logements offerts sur le marché est bas comme les médias nous le rappellent régulièrement.

Le fait d’être accompagné peut aussi aider la personne à préciser ses choix, à poser des questions, à mieux faire respecter les limites légales des renseignements que peuvent demander les propriétaires.

Dans certaines équipes du réseau de la santé, comme celles du suivi intensif et du suivi d’intensité variable, des intervenants-tes peuvent aider les personnes en recherche d’hébergement.

Droits

Plusieurs questions juridiques peuvent surgir à propos du logement. Quelles sont les obligations du propriétaire ? Quels sont les droits du locataire ? Qu’est-ce que je peux faire si le propriétaire demande une hausse importante du loyer ? Pour trancher dans toutes les situations, la Régie du logement (https://www.rdl.gouv.qc.ca) entend les causes qui lui sont présentées. Sur son site on peut lire de nombreuses informations à propos des droits et devoir de chacune des parties.

Une source importante d’informations s’est constituée dans les comités logements qui ont accumulé beaucoup d’informations et d’expériences sur leur territoire respectif. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) permet de trouver le comité logement le plus près de votre domicile à cette adresse ; https://rclalq.qc.ca/comites-logement/

Si ce n’est pas un logement autonome qui convient

Rappelons que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) donne des orientations dans l’organisation des services d’hébergement[1] proposés aux personnes vivant des problèmes ou troubles de santé mentale.

Le MSSS favorise la formule du logement autonome accompagné d’un soutien approprié dans la communauté (soutien de base non intensif [SBNI], soutien d’intensité variable [SIV], suivi intensif dans le milieu [SIM]). Toutefois, étant donnée la diversité des besoins, des capacités, des préférences et des aspirations des personnes utilisatrices de services, une gamme complète de ressources résidentielles doit être mise en place et maintenue dans toutes les régions, en collaboration avec les partenaires des secteurs publics, privés et communautaires, de la santé et de l’habitation. Les personnes doivent être orientées vers une ressource ou un logement approprié en fonction de leurs préférences, d’une évaluation de leurs besoins en matière d’accompagnement et d’intensité de services, tout en veillant à la prise en compte de leur âge et de l’utilisation judicieuse des ressources disponibles.

Lorsqu’une personne n’a pas l’autonomie nécessaire pour vivre en appartement, les ressources intermédiaires (RI) et de type familial[2] pourraient lui être proposées. Les RI peuvent être une résidence de groupe, une maison de chambre, un appartement supervisé, une maison d’accueil. Une ressource de type familial (RTF) prendra la forme d’une famille d’accueil (9 enfants ou moins) ou d’une résidence d’accueil (9 adultes ou moins).

[1] Plan d’Action en santé mentale 2015-2020, p. 22 : https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-001319/

[2] MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, Cadre de référence – Les ressources intermédiaires et les ressources de type familial, Québec, Gouvernement du Québec, 2014, 207 p., accessible en ligne : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-000168/.